ÉDITO 2012

Traitements innovants : relevons le défi lancé à nos finances publiques et faisons de la France un territoire attractif pour la recherche !

Le système de santé français est réputé comme étant le meilleur au monde en termes d’accès aux soins. Il est également l’un des plus chers, selon le dernier rapport de l’OCDE sur la santé (Panorama de la santé 2011, Les indicateurs de l’OCDE, décembre 2011). La part des dépenses de santé dans le PIB était ainsi de 11,8% en 2009, soit la troisième la plus élevée du monde derrière celle des Etats-Unis (17,4%) et celle des Pays Bas (12%). Le déficit de la Sécurité sociale qui, même en léger recul en 2011 pour s’établir à 18,6 milliards d’euros, associé à la crise de la dette publique, met clairement en danger les principes républicains de solidarité et d’égalité dans l’accès aux soins.

C’est dans ce climat d’extrême tension budgétaire que de nouvelles thérapies, fruits de la recherche et de la bioproduction, arrivent aujourd’hui comme autant de nouvelles réponses aux attentes des patients et du corps médical, mais aussi comme un défi suprême lancé à nos finances publiques.

Si ces nouvelles thérapies font aujourd’hui débat c’est en effet que leurs coûts de développement  sont bien supérieurs à ceux des traitements connus jusqu’à ce jour, pour des populations de patients plus ciblées et donc moins nombreuses. Le croisement de ces deux paramètres confère à ces nouveaux médicaments un statut de « traitement onéreux », dont le nombre tend à se multiplier avec les progrès de la recherche.

Ce constat, porteur d’espoir pour les malades et leurs proches, est devenu pour les autorités de santé et le payeur, une équation infernale que les méthodes du passé ne parviendront pas à résoudre seules.

Face à ce nouveau défi, force est de constater que l’imagination fait défaut, tant aux industriels qu’aux politiques qui s’épuisent à tenter d’actionner les vieux leviers rouillés que sont augmentation des recettes / diminution des dépenses, sans résultat significatif ni durable.

Ce colloque sera l’occasion de faire le point sur cette problématique complexe et de tenter d’y apporter des réponses neuves pour que notre système de santé reste l’un des meilleurs du monde, non seulement dans le respect de nos principes républicains, mais encore au service de la prospérité de notre pays.

Jacques Marceau

président d’Aromates Rencontres et Débats                                                                      enseignant à Sciences-Po Aix-en-Provence, co-animateur de la commission santé de la Fondation Concorde